Un nouveau souffle

Rompu, sans vie, ainsi immobile glacé comme le sang qui coulait dans mes veines,

Mes membres devenaient lourds, la moindre parcelle d’énergie m’avait déjà quitté,

Ainsi fait prisonnier d’un corps encombrant, je virais claustrophobe, la fuite m’interpellait,

Plus aucun sourire ne s’accrochait à mes lèvres, la bonne humeur faisant place à la peine,

Mon moral était à zéro, dégringolant vers la déprime, je ne trouvais plus de raison d’aimer,

J’étais détruit, on avait réussi à m’atteindre, certaines blessures se dit-on perdurent à jamais,

À ce moment là, étant trop troublé, je n’aurais pu dire si j’étais mort ou vivant,

Victime de malchance, victime de la réalité, victime de s’être un peu trop accroché,

Une solitude, gouffre sans fond, s’accaparait de mes pensées qui pourrissent peu à peu,

Mon cerveau luttant contre les faux espoirs émient par mon cœur qui ne voulait pas lui dire adieu,

Les mots que j’aurais tant voulus dirent enfermés sous mes lèvres, ils tentaient de m’étouffer,

Mon souffle m’ayant abandonné, l’air ne voulant plus pénétrer ma trachée, me laissent suffocant,


Je tente de me sauver, d’y échapper, je cours et je cours à un point tel que j’en perds haleine,

Mes pensées vont par contre me rattraper et me replonger dans cet enfer qu’elles ont créé,

Lutter, fuir, combattre… tenter de s’affronter soi-même, un peu à l’image d’un schizophrène,

Mes armes, j’ai laissées tomber à mes pieds, il y a bien longtemps que la victoire j’y ai renoncée,

Ainsi vaincu, je m’affale à nouveau sur ce plancher dur et froid que je heurte violemment,

J’ai le goût de crier, mais ma voix est éteinte, la disparition de l’amour la retient en otage,

Sous le jouge de ce cruel manque de fougue, une coquille vide sans âme, je suis devenu,

Je grelotte sous le froid qui m’envahit, j’ai un besoin irrésistible de chaleur, mais elle a disparu,

La fureur s’empare de mon être, ainsi contre moi-même, je m’enflamme et je m’enrage,

Recroquevillé sur ce plancher, j’abandonne le combat, je suis voué à la défaite c’est évident,


Mes yeux éteints, fixant résolument un point au loin, t’ont captée, ont aperçu ton infinie beauté,

Mon cœur qui jusqu’à présent avait décidé d’opter pour le chômage, a retrouvé sa motivation,

Tel un rayon de soleil, tu as ramené la fougue et la verve qui m’habitaient autrefois,

Cette fascination que j’éprouve pour toi me transmet l’énergie nécessaire à me lever et à lutter,

Mon cerveau est assailli par des rimes d’une beauté insaisissable, tu es ma source d’inspiration,

Les mots que j’écris pour toi sont aussi doux que du velour, mais aussi fragile que la soie,

Mes yeux qui ne pouvaient s’empêcher de se fermer aux aguets d’un sommeil éternel,

Hésitent maintenant à le faire pour ne pas manquer les tiens, qui me jettent littéralement par terre,

J’arrive à vaincre mes pensées négatives, tu es celle qui m’a permis d’abolir cette nuisance,

J’obéis à mes pulsions, mes actes sont régis par des émotions, abolissant mon côté rationnel,

Je peux me lever droit et fier pour combattre ma déprime, car tu me souffles une volonté de fer,

Alors je me dis que j’ai seulement besoin de ta présence et que rien d’autre n’a d’importance,


Lorsque je plonge dans un état comateux, je me perds dans les vastes méandres de mon esprit,

Tout cela est de ta faute, c’est toi et toi seule qui m’attire vers ce monde dans lequel je me fonds,

Ta beauté, sublime maîtresse de mes tourments, m’enlève le peu de volonté que je possède,

Ton image est collée à ma rétine, je flaire ton odeur tel un besoin, je crois que tu m’obsèdes,

Dès le moment où ces sentiments naquirent en moi, j’ai signé l’acte de mon éternelle damnation,

Sous cette descente abrupte vers un monde où la passion m’assiège, je redessine ma vie,

Ce sourire éblouissant qui sur tes lèvres arrive à m’enlever toutes raisons d’être, je te le volerai,

Égoïstement, tout simplement, pour qu’il puisse me guider et illuminer mes journées entières,

J’ai peur, dire à une personne que nous avons des sentiments pour elle peut gravement nuire,

Pourtant, mon moral, c’est toi qui m’as donné la chance d’avoir l’occasion de le reconstruire,

Grâce à toi, j’arriverai à écrire des chefs d’œuvre égalant ceux écrits lors du Siècle des lumières,

Tu me pousses à franchir les limites de ma créativité, des rimes tu m’en souffles comme jamais,


Lorsque ta douleur pointe sa lueur dans le ciel, la pâle clarté de ton bonheur s’en voit effacée,

Ton regard étincelant est constamment couvert d’une brume qui malheureusement l’assombrit,

Et moi tel un loup, voyant la lune ronde à son plein zénith, je hurle mon incapacité à t’aider,

Toi aussi, tu as fait face à une défaite douloureuse, ce combat qu’est l’amour t’a laissée meurtrie,

La vie est comme une rose où chaque pétale est illusion et chaque épine est douloureuse réalité,

Ce sourire contagieux et lumineux qu’y m’accrocha dès la première seconde que je te vis,

N’est plus qu’une timide copie, fausse parure calquée d’une triste réalité, de ce qu’il a déjà été,

Mon cœur est cerné par l’empathie, car nostalgiquement je ressens à nouveau cette peine infinie,

Tel un Arlequin, simple valet, je me suis trouvé une sublime femme, à l’image de sa Colombine,

Sauf que contrairement à la Commedia Dell’arte l’exagération ne m’anime pas; l’amour domine,


Plein d’énergie, mes veines, qui sont assaillies par un flot de sang chaud, ont peine à résister,

Je me sens aussi léger qu’une plume, une enivrante énergie, en moi, se force une entrée,

Mon amour ainsi fait prisonnier de mon corps cherche à fendre les barreaux de ma solitude,

Mes sourires sont empreints d’un réel bonheur, ma peine arrête de prendre de l’altitude,

Mon moral a atteint son plafond, je me lance dans le vide plongeant vers cette passion naissante,

Je succombe à mes sentiments qui cicatrisent peu à peu les histoires du passé qui me hantent,

Aucune hésitation n’arrive à me faire renoncer, plus question de la mort, je suis bel et bien vivant,

Victime d’un coup de chance, victime d’un amour soudain, victime de m’adonner à mes élans,

Ton image d’une beauté mystérieuse arrive à élever mes idées pour les faire rayonner,

Ce besoin de te voir que mon cœur insinue en moi, mon cerveau doit arriver à le contrôler,

La quantité énorme de mots que j’arrive à écrire grâce à toi me laisse littéralement abasourdi,

Un nouveau souffle, tu me transmets, grâce à toi, ma plume est ressuscitée; je suis en vie.