Beauté cachée

Ce sont des personnes qui forment, sans le savoir, le réseau des incompris; sous les jugements portés quotidiennement par l’ensemble des gens qui nous côtoient. Ils sont mis à part. Ils sont pourtant là, près de nous, nous côtoyant à tous les jours; vivant et respirant au même rythme que vous et moi. Les gens ont des taies sur les yeux, composées de peaux mortes laissées par l’incompréhension et l’ignorance, qui les empêchent de voir tout cela. Alors, c’est à des personnes sensées qui ont vécu et ont apprécié la vérité telle qu’elle est vraiment, sans préjugé ni jugement, qu’importe la mission de dévoiler la beauté sous le poisseux tissu des apparences trompeuses, de raconter cette histoire qui explique tout. Une histoire qui raconte l’envers du tableau, sous ces coups de pinceau que tout le monde remarque, et efface ces fausses idéologies préconçues sur cette partie de la société. Des personnes qui sont vues comme des monstres, des erreurs et des perturbations qui se verront vite lapidées sous les insultes; retardé, « orto », débile, légume… Des infamies qui forment l’armada des personnes qui n’ont pas le temps de comprendre et qui constituent bien souvent le regroupement du réseautage des cons les plus finis. L’anormalité est un terme qui est insultant, car, malgré leurs différences, ces êtres se trouvent à être beaucoup plus humains que la majorité des êtres vus comme normaux. Nous parlons, ici, des gens qui vivent avec une déficience intellectuelle ou un handicap physique, ces personnes qui sont souvent trop mal perçues par la société. Regarde, regarde, comme il se doit, sans tenter de comprendre, mais avec la sensibilité d’un être humain qui essaie d’en comprendre un autre; la vérité t’éclatera aux yeux et tu trouveras des réponses que tu ne cherchais même pas. Leurs sourires forment la chose la plus émouvante, car ils baignent dans une sincérité déstabilisante et leurs rires semblent tellement venir du cœur qu’ils forment le virus le plus contagieux qu’il n’y a pas dans cette vie. Leur attitude positive, une détermination implacable, stupéfie sur place beaucoup de gens. Ce sont les gens les plus heureux qu’il y ait dans les parages malgré tout le malheur et les difficultés qu’ils vivent à longueur de journée; ils ont une vision de la vie vitrée d’une simplicité impressionnante. C’est lorsqu’on voit un homme sourire constamment malgré qu’il est paralysé et qu’il ne peut plus rien faire seul qu’on comprend que le bonheur est une question mentale. On pense avoir tout vu, avant de voir un homme qui n’a plus l’usage de ses membres supérieurs faire du tir-à-l’arc à l’aide de ses pieds; ça dépasse l’entendement. On finit littéralement par gribouiller par-dessus notre ancienne perception de la beauté pour en esquisser une autre qui ne s’enlise pas dans la superficialité; la vraie perception de la beauté. Contrairement à nous, ils ont compris quelque chose; il ne faut pas s’attarder aux détails qui fermenteraient notre bonheur. Si l’on veut être heureux, il suffit simplement de l’être. Le bonheur est souvent couvert de petits problèmes, mais à l’image d’une couche de sable; il suffit de souffler dessus, afin que ceux-ci se soulèvent et redonnent place au bonheur. Eux, on comprit beaucoup de choses; maintenant, si vous êtes attentifs, ils vous l’enseigneront.

Texte écrit suite à mon expérience en Camp de vacances au Centre Normand-Léveillé.