Nature éphémère

La feuille est dans l’arbre, cette feuille comporte des milliers de ramifications emplies de sève, liquide empli de vie, ça bouge; c’est empli de soleil, sable fin coulant entre des orteils, eau ruisselant sur un visage si doux, feuilles créant une mélodie de son bruissement résultat de son accouplement avec le vent, l’odeur de cette herbe fraîchement décapitée, les fleurs bourgeonnent de couleurs à leur ouverture permettant aux insectes d’abuser innocemment d’elles, une fine neige recouvrant les maisons environnantes pour créer un paysage de conte glacial quand la beauté n’a rien à voir avec la banalité habituellement offerte, feuilles multicolores qui sous un regard d’automne s’empalent sur notre rétine faisant sourire ce cristallin devant cette pâmoison colorée. Nous respirons, inhalons cet air, avant si propre, maintenant si crasse. Nous sommes emboucanés, asphyxiés par ce qui nous entoure, proprement souillés, par la meilleure personne pouvant nous faire du mal; soi-même. La société nous étrique dans un mode de vie débitant des absurdités des plus grandes, hypnotisant les foules du public sous des régimes où la démocratie est en-dessous du sceau des dollars. Elle n’est que pâle semblant des vertus qu’elle défend. Nous avions un avenir, une Terre qui nous promettait gros, mais l’horizon s’est bien assombri nous avons versé de l’encre noire parmi les cieux. Les sapins dont les épines forment un tapis moelleux tous les ans, lorsqu’ils décident que la saison est venue, sont des habitants de notre monde au même niveau que nous; humains, troupeau bestial. À notre différence, ils ne peuvent crier leur offuscation devant cette pente dans laquelle cette bille, notre planète, s’est engagée descendant directement vers un gouffre où elle court après sa perte. Ceux qui n’ont pas de bouche afin de s’exprimer, n’en souffrent pas moins; ils sont les dommages collatéraux de notre stupidité commune. Un glaçon fond sur le côté du toit d’une maison, la lumière s’y joint pour former un spectacle d’une beauté inouïe, ce glaçon est si beau, mais à la fois si fragile. D’un coup, il peut se fendre, se détacher et se jeter malgré lui dans une chute désastreuse et complètement mortelle; notre Terre n’en est pas si loin, elle en est le synonyme, la réplique. Qui n’a jamais entendu des histoires de ses bancs de neige ultra-hauts dont nos familles se rappellent peut-être l’image, mais qui sont bien entendu grandioses comparés à ce que nous offre notre présent ? La planète nous joue des tours de magie faisant apparaître toutes sortes de nouveautés qui font des dégâts passant l’aspirateur sur la surface de la Terre. Avenir noir aux apparences négatives, il ne suffit que de bien regarder sous cette couche de pessimisme pour voir une lueur d’espoir, car si on gratte cette peinture on y voit le papier-peint d’un positivisme, d’un avenir qui ne demande qu’à être sauvé. À coup de métal mit dans une boîte bleue, de conscientisation rentrée subtilement dans la tête des nouvelles générations, à coup de papiers sauvés,… le tout dirigé par des environnementalistes dans l’âme qui arrivent à garder une tête sur les épaules. Grâce à ses réflexes de survie, nous conserverons la beauté de ce paradis terrestre qui nous entoure, vert paradis dont la verdure est si fraîche. Un papillon vole à contre-jour dans la lumière, les fines larmes de rosée parsèment l’herbe à l’aube des matins, cette lune hurlante qui dans une pâle blancheur règne sur l’obscurité enveloppante, des ormes aux racines noueuses s’agrippent désespérément à une terre qui est source de vie pour eux; ces beaux joyaux de cette planète emplissant notre sourire de sincérité devant leur éclatante vision perdureront si nous agissons. Si nous agissons alors qu’il est encore temps avant qu’il ne soit trop tard…